Françoise BUCZKO – Sémeries (Nord)
Des lignes dans le ciel
Qu’écrivent de gros engins
avec des ailes
Des gens dans les airs
Mais
Qui sont-ils ?
Où vont-ils ?
D’où viennent-ils ?
Ils traversent les nuages
Survolent les paysages
Qu’y a-t-il dans leurs bagages ?
Qui les attend
Sur la piste d’atterrissage ?
Des traînées de vapeur et de gaz
Dessinent un quadrillage
Un point brillant au soleil
Se dissout
L’immense tissage
Est-ce un mirage ?
Des gens en voyage
AU BORD DU LAC DE SERRE-PONÇON
C’est une vieille branche
Échouée
Sur le rivage
D’un lac de montagne
Son bois est doux
Comme l’est
Le bois flotté
Et sa couleur brune
Comme la peau
Après l’été
L’onde douce effleure
Doucement
Sa tête regardant la montagne
D’où elle est tombée
L’été dernier
C’est une vieille branche
Qui frissonne sous le vent
Le lac s’agite
Et a des reflets d’argent
Les petits voiliers
Dansent
Joyeusement
C’est une vieille branche
Qui se chauffe au soleil
Et qui sommeille
Paisiblement
Les pieds dans l’eau
La tête dans les cimes
Qui l’émerveillent
Toujours autant
Mon esprit vagabonde
Mon regard est vague
Sur l’onde
L’eau miroite
Le soleil levant
Lui donne des reflets d’argent
La brise est caressante
Et j’écris des vers
Qui s’envolent avec le vent
Ni plume ni papier pour les poser
J’aurai vite fait
De les oublier
Certains
Que je trouvais bien sonnants
Chantonneront
Dans l’air
un poème éphémère
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Je ne suis qu’une femme
Qu’une épouse
Une mère
Qui fait tout ce qu’elle peut
Pour rendre les siens heureux
L’âge venant
La beauté s’altère
Une ridule
Un creux
Une veinule
Les rides de joie et de bonheur
Les plis creux
Qu’ont laissés
Les pleurs
L’histoire d’une vie
D’une vie sans histoire