Retour

Dominique SIMONET - Bocé (Maine-et-Loire)

Grand Cru Classé du Millésime




ÉVOLUTION, RÉVOLUTIONS...



Je pourrais vous chanter ce beau temps des cerises
De l’époque ou Clément illumina l’azur,
Ainsi que l’hymne en chœur s’élevant au ciel pur
D’un Eugène Pottier rougissant l’aube grise.

Combattants d’injustice ou de moulins à vent,
Ils forgent l’idéal de tous les hommes frères,
Font courir un frisson tout autour de la terre...
Mais la camarde veut ce souffle des vivants.

Ô poètes, mémoire et cris de l’espérance !
Machado, Neruda, dans vos mots de fierté
Maculés par le sang d’amour et liberté,
Vous resterez des voix de colère et souffrance.

Luther King ou Gandhi, messagers de la paix,
Vous aviez dans vos cœurs le courage et le rêve,
En suivant le destin, votre route sans trêve,
Tout parlait d’absolu dont la mort se repaît.

Clameurs au poing levé, révoltes et tempêtes
Où se perdaient parfois le sens et la raison,
Vous avez vu la rose, adouci l’horizon
Et libéré la femme aux refrains des guinguettes.

Vers tous ces lendemains où porte mon regard,
La vie met ses jalons : peur, folie, plénitude,
Mais toujours l’homme avance et, avec certitude,
Plante un nouveau trophée parmi ses étendards.


AU SOMMET DE L’ART... À RODIN



Rodin songeait, assis... insondable penseur !
Son regard caressait les seins nus de la femme
Comme deux fleurs du mal, rouges roses d'une âme,
En artiste attentif se voulant ravisseur.

Tout vivait dans sa main, force, ardente douceur...
Feu, vérité, sculpture allumaient cette flamme
Du génie éternel que notre monde acclame
Alors qu’un temps, jaloux, se montrait dur, censeur.

Hugo, Balzac, figés dans l’airain ou le marbre,
À jamais, resteront les racines d’un arbre
Qui buvait à la source, au long baiser d’amour.

Sa porte de l’enfer ouvre un abîme sombre
D’où le burin s’élance avec l’éclat du jour,
Pour fixer la lumière au plus profond de l’ombre.


BEAUTÉ DU MONDE



Des îles paradis aux senteurs exotiques,
J’ai ramené l’image aux multiples reflets,
Oiseaux, frangipaniers, des vagues en ourlets,
Caresses, souvenirs des instants érotiques.

Aux gâteaux d’orient qui baignent dans le miel,
J’ai connu la finesse au parfum de muscade,
Les arbres du bonheur retombant en cascade,
La douceur des rayons illuminant le ciel.

Dans le désert aride épicé de gingembre,
J’ai rencontré la vie et la force du vent,
Une immense étendue, un peuple captivant,
La richesse de l’âme à la valeur de l’ambre.

Dans le bruit d’un orage, après un vif éclair,
J’ai repeint l’arc-en-ciel et vaincu le désordre...
Le sauvage animal peut bien rugir et mordre
Dans cette jungle où l’homme a conservé son flair.

Sur les monts les plus hauts et la neige éternelle,
J’ai laissé mon regard glisser tout à dessein
Pour chercher l’edelweiss, son cœur et son dessin
Comme celui qui brille au fond de ta prunelle.

Par les ruisseaux perdus, les océans, leurs flots,
J’ai bercé bien des fois l’amour et l’espérance,
Navigué sur la vague où me portait l’errance
Et déposé mon sac de rires et sanglots.

Depuis l’aube des temps de la magique ronde
Tourne notre planète au ballet d’univers...
Et si chacun de nous garde les yeux ouverts,
Ne peut-il s’étonner de la beauté du monde ?



Retour