Mark
O’Spencer est un cas recensé
de pseudo-Celte
européen varié natif d'Afrique du Nord, rêvant de se faire naturaliser
Breton des Côtes d’Armor pour poser ses racines face à la mer. Mais en
attendant, c'est sur des plages de papier qu'il choisit parfois de
jeter l'encre.
NAGASAKI
L’éclair
aveuglant et la pâleur de la chair
Sur
la blancheur d’un sein, une flétrissure
La
peau se tend, se tord et se craquèle
C’est
un boursouflement de cloques vitreuses
La
chaleur est intense, le souffle est brûlant
Geisha
de marbre, statue impassible et hiératique
Tes
cheveux sont bruns d’être consumés,
Devenus
ceux d’une poupée d’horreur
Les
survivants se tordront de douleur
Place
à l’atrocité barbare
La
Beauté n’a plus cours ici bas
VALSE D'UNE VIE
Petits matins brumeux marquant les jours blafards,
Qui rendent les quais poisseux aux marins hagards,
À cette heure où ferment les bars
Derniers clients fourbus glissant dans la pénombre,
Hébétés d'avoir tant bu pour chasser leurs ombres,
Gars perdus aux destins si sombres
Je suis dans c'paysage, ancrée bien au milieu,
Simple petit personnage décorant les lieux,
Pute hors d'âge pour les beaux messieurs
Pourtant j'en fis damner matelots, officiers,
Pressés de se condamner à devoir payer,
Ils voulaient tous me posséder
De port en port, je traînais ma vie
Subissant ces corps à corps, ces désirs maudits
Mais jamais, jamais assagie
Ils rêvaient éveillés de m'avoir à l'escale,
Ils voulaient me soudoyer, sirène des mâles,
Je riais en beauté fatale
Puis le temps est passé tout comme une journée,
Matin, midi et soirée m'ont tant cabossée,
Toute usée je n'fais plus rêver
De port en port, je traînais ma vie
Subissant ces corps à corps, ces désirs maudits
Mais jamais, jamais assagie
Je suis fille de joie nettoyant leurs douleurs,
Maîtresse et femme à la fois, leur lieu de douceur,
Sur ma peau ils pleurent parfois
De port en port, j' traîne encor' ma vie
Subissant ces corps à corps, ces désirs maudits
Mais jamais, jamais asservie